« Je verrai toujours vos visages » Un film
Réalisé et écrit par Jeanne Herry, ce film nous plonge dans deux univers où la parole devient un pont entre les blessures et l’apaisement. D’un côté, un groupe de parole en justice restaurative, où victimes et auteurs d’infractions se rencontrent pour échanger sur leurs expériences et leurs ressentis. De l’autre, l’histoire intime d’un frère et d’une sœur, l’un auteur d’un crime, l’autre victime, accompagnés dans une démarche de médiation restaurative.
Porté par des acteurs d’une justesse impressionnante, le film montre comment ces espaces protégés permettent à chacun de sortir de son rôle figé (victime, coupable) pour redevenir une personne, avec ses doutes, ses regrets et ses espoirs.
Je l’ai visionné avec mes adolescents de 14 et 16 ans et il a ouvert des discussions passionnantes et philosophiques : Peut-on pardonner ? Si oui comment ? À quoi sert la justice quand la douleur persiste ? A quoi sert de reprendre le dialogue avec celui qui nous a fait souffir ? etc.
Ce qui m’a particulièrement touchée, c’est la manière dont le film illustre le travail des médiateurs et médiatrices, particulièrement dans les situations délicates présentées : la médiation n’efface pas le passé, mais elle peut aider à le traverser autrement.
Que ce soit dans le cadre judiciaire ou non judiciaire, dans des situations familiales ou non, la médiation offre un espace où la parole, encadrée et respectée, permet de dénouer ce que le silence ou la confrontation ne résolvent pas.
Un film à voir pour croire en la force du dialogue, et à partager pour en parler – en famille, entre amis, ou même en équipe.
Pourquoi en parler ? Parce qu’il rappelle que derrière chaque conflit, il y a des visages et des histoires de vie, et parfois, la possibilité d’écrire un nouveau chapitre.
